Non, ça n’a pas été le plus beau jour de ma vie

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Je n’aurais jamais pensé qu’être mère serait si difficile. Je n’aurais jamais pensé que j’allais passer des nuits (et jours) à pleurer de fatigue, pleurer en regardant ma fille quand elle dort sans soucis, pleurer de joie, mais aussi d’impuissance, de peur, et penser que demain ça va être un autre jour ‘pourri’, sans beaucoup de choses nouvelles, peut-être une nouvelle diarrhée qui va me pourrir encore plus cette journée déjà pourrie.

Je suis mère depuis presque 5 mois, et je me suis un peu oublié moi-même depuis un tout petit peu plus, peut-être 6 mois. C’est parce que je n’ai pas beaucoup de temps pour réfléchir à autre chose qu’à ma fille. Ou peut être je ne sais plus organiser mes pensées. Je suis trop fatiguée pour penser à une nouvelle coupe de cheveux, ou à un nouveau boulot. Elle n’est pas un bébé compliqué, loin de ça, peut être que je suis trop immature pour avoir un bébé… après, qui est vraiment prêt à avoir un bébé ? Qui est capable de gérer toute seule (sans aide extérieur du genre maman, belle mère etc) ce bout de chou? Je pense que personne ne l’est. Et tous les livres du monde ne peuvent pas te rendre ce boulot plus facile, ou te donner une recette à suivre.

Pour moi, être enceinte ça n’a pas été LA PLUS BELLE PERIODE DE MA VIE, comme j’ai très souvent entendu. Ma peau n’était pas hyper éclatante, mes ongles pas plus magnifiques qu’avant, et si j’avais un halo autour de moi, dans le miroir moi je ne le voyais pas. Mais j’étais constipée (et pas d’hémorroïdes, chez moi ils sont arrivés après l’accouchement), j’avais des fuites urinaires, un double menton, des mains et des pieds prêts à exploser tellement ils étaient gonflés. Et dans le lit, pour tourner, j’avais l’impression de garer un camion benne dans une boite à chaussures (je n’ai pas de permis, mais je vois très bien comment manœuvrer un camion car c’était moi). Et concernant mon humeur, alors la, c’était assez oscillant, surtout dans mes derniers mois quand je prenais assez souvent les b*tes dans la rues, car mon champ de vision sur le bas de mon corps était très limitée. Je pouvais pleurer en regardant « Les petites mouchoirs » (un film qu’à la base je trouve archi nul) et rigoler au point de me pisser dessus en dansant sur Francky Vincent.

Donc, pas la plus BLA BLA de ma vie. Et ce que Florence Foresti dit sur cette période ce n’est pas un sketch, c’est la vérité.

Quand le petit être a commencé de bouger dans mon ventre à 4 mois et demi de grossesse, la OUI, ça a été… bizarre et ça m’a fait rigoler. Et depuis, jusqu’au moment d’accouchement, chacun de ses mouvements a été une émotion difficile à décrire, un frisson d’excitation, protégé par une caresse de ma part, même quand elle me défonçait les cotes avec ses pieds. Ces petits moments, OUI, ont été les plus beaux de cette période. Tous les sushis, les tartares et les Monacos ne valaient pas ces moments !

Et au bout de 39 semaines et quelques jours… le « jour J » est arrivé. J’ai expérimenté la « perte des eaux » quand t’as aucun contrôle de ton corps…. C’était vers 2 heures du mat. Et hop une douche, et j’ai pris la route à pied vers la clinique, sans contractions – comme si j’allais faire une balade pour… une livraison  : « Bonjour ! Je pense que j’ai perdu mes eaux ! », dis-je à accueil. « Montez ! », me répond, très calmement. Comme dans un spa…

Vers 18h00 ont commencé les COOOOOOONNNTRRRRAAACTIOOOOOOOOONNS ! Et la, le papa me dit que j’ai changé de voix. Comment expliquer ces douleurs ? Mmmmm… la chair de mes jambes tremblait, j’étais en sueur, j’avais l’impression que… c’est vrai que t’oublies comment ça fait mal, je n’arrive pas à décrire cette douleur.

Quelques minutes plus tard, la péridurale, le graaaaaaaal quoi ! C’est vrai, ça soulage, mais pas trop, j’étais consciente qu’il fallait finir le boulot. Dans plus d’une heure, encore des COOOOOOOOooooooONNNTRRRRAAACTIOOOOOoooooOOOONNS  (l’effet de la péridurale était passé). « Il faut pousser, madame ! », comme criait mon gynécologue. « Alleeeeeeeeeeezzz ! Encoooore !!! Alllleeeeezzz », c’était comme un match de foot – moi, derrière l’écran, eux, devant.

Je n’ai pas été terrorisée par mon accouchement, pas du tout ! Bon, ce n’est pas un truc que j’aimerais faire tous les weekends par exemple. Ça fait mal, très mal, mais pas au point de plus le refaire… la nature est bien faite quand même, on oublie assez vite cette douleur, et tant mieux j’ai envie de dire.

Le 22 décembre 2017, à 21h36, Bianca a vu, pour la première fois, sa mère et son père. Enfin, elle a vu autre chose que l’intérieur de mon bide. J’ai pas pleuré (mais son père oui), j’ai été contente qu’elle soit sortie, et émerveillée par ses yeux grand ouverts, ses mains qui s’agrippent à mon corps fatigué, comme elle me cherchait. « Et ? Comment je vais faire maintenant? », c’était ça dans ma tête.

Les jours qui ont suivi, ont été durs, très durs : problèmes avec la montée de lait, la fatigue, pas d’allaitement de folie. J’avais pas calculé ça, j’imaginais que tout le monde peut le faire, rien de compliqué, j’avais même pensé « si je vais avoir beaucoup de lait, je vais pouvoir en donner aux enfants prématurés ». Bon, ça n’était pas pour cette fois-ci… Un détail qui m’a hanté une bonne période, pas pouvoir allaiter son bébé… « Pas grave, je vais essayer de lui offrir de l’amour, des caresses, de la douceur…. », je me suis suis dit…

Après presque 5 mois, je me rends compte que c’est le boulot le plus dur du monde, celui d’être mère. Dans les tous premiers mois, tout le monde me disait : « Profite de ces moments, car ils passent tellement vite! » Putaing, on a pas la même perception des choses, car au début, moi j’avais l’impression de vivre un jour sans fin, comme dans le film, en plus, avec une sensation horrible d’être comme décédée de fatigue. La seule chose que je voulais c’était de me réveiller (après un bon long sommeil) et la trouver GRANDE. Pas prête pour me faire un café, mais assez grande pour s’essuyer toute seule le cucul, par exemple. Maintenant, Dieu merci, ça va beaucoup mieux – elle me fait des sourires, elle joue, elle sort des petits cris, elle me fait des petites caresses, du coup tout passe beaucoup mieux, on communique, il y a une interaction entre nous, la vie est plus intéressante. Et ça va l’être encore mieux plus tard, c’est sur! Je n’attends que ça!

Qu’est-ce qui c’est passé dans ces presque 5 mois ?

  • Je me suis habituée avec la fatigue (c’est pas tout a fait réussi, ça m’arrive encore de devenir hystérique à cause de la fatigue). En tout cas, je me comporte mieux qu’au début. Bianca n’est pas un bébé difficile, pas du tout, mais ce nouveau rythme fatigue.

  • Je me suis posé milles questions sur comment ça serait mieux pour elle (c’est mon premier, c’est normal j’imagine)

  • J’ai pleuré une bonne dizaine de fois à la regarder quand elle dort

  • J’ai appris à changer les couches (la dernière fois que j’ai changé un bébé, il y a 3 ans, j’ai mis la couche à l’envers – il n’a pas souffert, ça va)

  • J’ai appris la patience, chose que je n’ai jamais eu jusqu’à il y a 5 mois ( très souvent j’ai été cataloguée comme la personne la plus impatiente au monde). Je me suis surprise moi-même. Et c’est venu naturellement, sans me forcer. Même quand elle pleure, ça ne me fait pas exploser les oreilles, c’est un bruit que je peux accepter facilement, sans m’énerver
  • J’ai appris à me réveiller à 2h, 3h, 4h ou 5h du mat avec le sourire, parce que je vois son sourire. C’est con, hein?

  • Je n’ai lu aucun livre sur «comment élever son enfant», et je le vis très bien, car je fais appel à mon instinct plus que d’habitude

  • Petit à petit, je commence à accepter mes cernes. L’autre jour j’ai voulu m’acheter une crème anti-cerne et après un moment de réflexion, j’ai dit à la vendeuse, une chose que j’ai jamais dit de ma vie quand je veux m’acheter un truc – «je vais réfléchir!»

  • J’ai (re)appris à être au lit à 22h avec un livre que pour moi (et j’adore ça)
  • Pour passer du temps avec moi-même, je vais, de temps en temps, au cinéma toute seule

  • Je m’habitue, petit à petit, avec le désordre dans ma maison et avoir des plus en plus moins de place pour mes chaussures et pour mes tonnes de vêtements – au bout d’un moment il faut savoir faire la place pour les autres aussi

  • J’ai appris que le 3 noté sur les couches n’est pas pour l’age du bébé – c’est la taille lié à son poids… Ça alors….

  • Je n’ai jamais pensé être si contente à la vue d’un bon caca tous les 2-3 jours

  • Et j’ai besoin (plus que jamais) d’avoir une vie sociale, reprendre un boulot, en dehors de dodo caca pipi vomi. Pour mon bien et pour le sien aussi, car je veux qu’elle soit entourée par plusieurs personnes, se développer avec d’autres enfants, changer les jouets et les maladies, devenir plus forte. Et c’est bien pour ça que je cherche une crèche, et ça, c’est une autre chose merdique en France – trouver une licorne c’est plus faisable que trouver une place dans une crèche…

    Chapeau-bas aux mamans qui élèvent toutes seules leurs enfants, qui préfèrent rester à la maison avec leurs enfants, car pour moi, elle sont des vraies héroïnes. Ça c’est un boulot de championne !

Pourquoi la Ville Rose?

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Je me demande si je n’ai pas un problème de vision. Je dois aller voir un ophtalmologue, j’ai l’impression! Vraiment!

C’est comme tout le monde te dit : « Non, Trump est vraiment le président des états unis of America' » Et toi :« Vous êtes cons, ce n’est pas possible, c’est dans  votre tête. Vous refusez de voir la réalité – c’est juste un personnage affreux de Back to the Future ».« Toulouse est la Ville Rose. C’est comme ça qu’on l’appelle! » Et moi : « Bah, je ne vois pas pourquoi, car pour moi elle est ORANGE. C’est vrai, je vois des fois une nuance du rose par ici par là parmi les briques, mais franchement -elle est plus orange que rose « , et les gens autours me prennent pour une fofolle.J’imagine que c’est une idée qui vient d’un homme, Toulouse- Ville Rose, car j’en connais quelques uns qui ne savent pas faire la différence entre le vert et le kaki, par exemple, ou bien le bleu et le turquoise…

Alors, pourquoi La Ville Rose?

L’Homme et le cinéma Dacia Panoramic Piatra Neamt

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L’année dernière, au début du mois de novembre j’ai découvert sur Toulouse le Festival du film Roumain- MOTOR et avec lui Cinéma, Mon Amour – LE documentaire sur Victor Purice, gérant, ses deux employées Lorena et Cornelia et leur combat pour préserver Dacia Panoramic, le cinéma de ma ville natale Piatra Neamt. l’un des derniers cinémas de la Roumanie qui n’a pas capitulé devant le système et la vague de centres commerciaux qui ont envahi la Roumanie.

Ce cinéma a été pour moi le cinéma de mon adolescence, où j’ai vu Titanic au moins 7 fois et chaque fois j’ai pleuré comme pas possible; c’est ici que j’ai vu Romeo&Juliette, je me souviens de la salle pleine à tous les films… Et oui, quand j’ai vu ce documentaire sur la lutte âpre et la force incroyable de Monsieur Victor pour sauver le Dacia Panoramic j’ai encore pleuré (presque 20 ans plus tard) mais dans un cinéma de Toulouse. Et je me suis jurée: quand je retourne à Piatra Neamt, je dois aller voir le Dacia Panoramic (que je n’ai pas vu depuis 2 décennies) et ce Grand Monsieur Victor, juste pour lui serrer la main et le remercier pour tout ce qu’il fait.

Et OUI, je m’y suis rendue par une fin d’après-midi ensoleillée d’avril dernier. Je suis à l’entrée du cinéma, je me remémore les queues que je faisais devant pour prendre mon billet il y a 20 ans, je regarde les graffitis que j’ai vu dans le documentaire… ce mélange de neuf et de vieux, quand tout d’un coup, deux voix joyeuses derrière moi: «On peut vous aider?» Je me retourne et je vois deux visages connus avec des sourires énormes. «Ohhhh, je vous reconnais – c’est vous, je vous ai vu dans le documentaire. Je voulais vous remercier pour tout ce que vous faite», je lance sans hésiter. Ce sont Lorena et Cornelia, qui me remercient un peu gênées, me conduisent à l’intérieur, toujours avec la banane, et elles me demandent : « Vous voulez voir monsieur Victor ?» ; « Oui, c’est juste pour le remercier pour tout ce qu’il fait », je dis, émue.

A l’intérieur, je reconnais tout. Ou presque: le guichet (où on lit très clairement la phrase Un jour on fume, Une autre jour on ne fume pas, Aujourd’hui on ne fume pas) la grande salle d’attente, les affiches, et j’observe la confiserie avec du popcorn… une odeur qui me donne vraiment envie.

En quelques secondes, dans la salle d’attente, le Grand Monsieur fait son apparition. Il est vraiment Grand (il a été aussi arbitre de volley) . Et déterminé. Avec un sourire dans le coin des lèvres, les yeux pétillants, il vient vers nous et moi je lui serre chaleureusement la main pour le remercier. Dans ma tête c’était – venir le remercier et lui souhaiter bonne continuation et le laisser tranquille. Finalement, on passe plus d’une heure avec Victor Purice, Vic, Victor, Puricescu, Bicu (oui, j’ai eu le temps d’apprendre qu’il a plusieurs surnoms… d’après ses amis, petits-enfants, etc). Et tu ne peux plus bouger quand tu l’écoutes, tu es captivé par ce Grand Monsieur qui veut mettre à terre les centres commerciaux avec son cinéma Dacia.

Debout, avec une cigarette pas encore allumée dans la main, dans ses chaussures de taille 46, Vic nous parle de cette nouvelle génération qui est son allié dans cette lutte, la fillette qui est devenue son invité car elle est venue avec ses parents au cinéma, la corruption qui ne trouvera jamais sa place dans le cinéma Dacia Panoramic, sa famille partie en Italie (où il est allé travailler, mais il n’a pas pu rester plus d’un mois loin de son cinéma), son père qui a du apparaître dans le documentaire- c’est bien lui qui lui a donné de l’argent de sa pension de retraite pour acheter des matériaux de construction pour le cinéma, sa maison qui est ce cinéma… A chaque phrase que Monsieur Victor sort je me demande d’où vient autant d’énergie, de force, de volonté sans faille : «L’amour pour le cinéma, la nouvelle génération», j’attends ces mots… Et je vois la grande affiche avec Le Gladiateur, mais je ne vois plus le visage de Russell Crowe...

Je l’ai trouvé très réel dans le documentaire, mais dans la vraie vie, Monsieur Victor Purice est époustouflant, pour moi ça a été une rencontre qui m’a beaucoup marquée! Il ne connait pas mon nom, il ne sait pas qui je suis, et ce n’est pas très important, car ce sont ses actes qui comptent, sa force.

Et combien de choses il veut encore faire… On aurait pu rester parler encore une semaine et quelques jours. Ça ne m’arrive pas souvent de rencontrer quelqu’un de si passionné et passionnant, d’un optimisme, une énergie et d’une force infinie, et je sais que si je ne l’avais pas rencontré, ça aurait été pour moi une énorme perte. C’est quand tu vois des gens comme Victor Purice que tu te rends compte que l’espoir existe toujours, que Victor Purice est un vrai ambassadeur de Piatra Neamt, du cinéma, un modèle à suivre.

Le documentaire Cinéma, mon amour va être diffusé dans les salles de cinéma sur Paris à partir du 6 Mai 2017 et Monsieur Victor y sera présent. Il ne faut surtout pas le louper – c’est une bouffée d’oxygène, c’est une rencontre à ne pas manquer pour rien au monde.

Ma conclusion est cela – si un jour tu déprimes, tu vas à Piatra Neamt, au cinéma Dacia Panoramic pour voir Vic, tu le trouveras au guichet, où est sa place. Il va t’apprendre les choses importantes de la vie !

Entre une mycose et une bière

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Combien de fois avez vous acheté un produit parce que vous l’avez vu dans une pub à la télé? Moi, comme je suis obsédée par les parfums, il y a 3 ans j’ai acheté «à l’aveugle» – Dahlia Noir de Givenchy, sans connaître l’odeur. Pourquoi? Je n’avais pas besoin d’un parfum, mais j’ai ADOREEEEEEEE la pub, et comme je suis une «adoreuse» (pour pas dire une acheteuse compulsive). Ça a été la seule et unique fois. Et oui, je ne me suis pas trompée sur l’odeur je l’aime toujours!

Les pubs sont, à mon avis, un bon moyen pour connaître un pays, car elles disent beaucoup de choses sur sa société, sur ses citoyens. Et en regardant les pubs depuis que je suis en France, je me pose la même question: «Il y a tellement de Françaises avec des fuites urinaires et des mycoses vaginales qu’il faut faire de pubs à la télé sur ça?» Quel est le but? C’est pour mettre une fois de plus, après les absorbants pour les règles bleues, les femmes dans une situation embarrassante? A mon avis, si une femme a un tel problème – qu’elle ‘laisse des traces’ ou qu’elle se gratte jour et nuit- elle ne va prendre son temps pour remplir un stade et l’annoncer à tout le monde au lieu de prendre la situation en mains et la résoudre le plus vite possible… Et j’imagine la pauvre dame de cette pub qui va à la boulangerie s’acheter une baguette et la vendeuse la reconnaît: «Bonjour! Ce n’est pas vous la dame avec des démangeaisons vaginales qu’on voit à la télé? »

Bah oui, dans les pubs françaises, la femme a aussi des problèmes de transit, des nausées, mais elle met quand même du Chanel, Dior ou d’Estée Lauder. Elle commande des plats cuisinés, elle porte des lunettes de vue (avec 3 paires reçues en cadeau chez X), elle part en vacances avec son homme.

L’homme Français (qui boit du Schweppes et bouffe du fromage) lui conduit des voitures, met du Ni*ea, il balade son petit bidou au marché pour peser des cerises une par une (juste pour faire ch*er les gens), il va à la banque, il n’est jamais ballonné, il n’a pas de pellicules, il ne connaît même pas les hémorroïdes! Quelques poils par ici, par là, mais c’est de la virilité, rien de grave.

En Roumanie, les pubs à la télé sont. Là-bas, la femme a les cheveux qui brillent (parce qu’elle se lave avec Pant*ne), il y a des chances qu’elle ait des pellicules (mais Head&Sh*ulders la sauve), elle lave la vaisselle à la main avec Fa*ry et ses linges deviennent immaculés avec Van*sh et Ari*l, avec l’aide de son lave-linge ( on en a, oui!:) ). Elle est «chic» et propre! Aucune trace de démangeaisons vaginales, mais elle a quand même des règles bleues (comme toutes les femmes dans les pubs télé quoi).

L’homme Roumain lui, dans les pubs il boit de la bière! Il est beaucoup dans les Carpates à cotés des ours ou des cerfs et il boit de la bière. Ou bien il est avec ses copains devant un match du foot, et il boit une bière de 2L dans une bouteille en plastique (dans la plupart des pubs)!

Une chose est claire – la femme Roumaine et l’homme Roumain sont dans le partage- ils mangent ensemble des sarmale, du salami, de la crème fraîche, ils boivent du lait et du Coca-C*la achetés en promo chez X supermarché, et ils partagent les problèmes de constipation, ils vont tous les deux à la fameuse chaîne de pharmacies Cat*na pour «traiter» les problèmes d’estomac.

Bah voilà, tout oppose ces deux pays- sauf les pubs pour Da*ia et les absorbantes pour les règles bleus. C’est déjà pas mal :)!

Crédit photo: https://haro-grenoble.info

« Beh alors, tu bosses un peu? »

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« Non, mon con, j’ai décidé de ne plus jamais travailler. Profiter des aides de l’état français toute ma vie, profiter de ton argent tout ma vie.  C’est mon but! » j’aurais du lui répondre ça au téléphone. Putain, pourquoi je n’ai pas le réflexe d’envoyer chier tous ces putains de cons? Mais non, moi je réponds tout bonnement : « Non, pas encore. Mais tu sais, je fais pleins choses: je postule, j’analyse le marché du travail toulousain (car tu sais, mon con, c’est beaucoup plus dur que sur Paris, surtout quand tu n’as pas de réseau sur place), j’ai un blog (voir 2), avec une amie on a lancé une association pour créer un lien plus fort entre l’Occitanie et la Roumanie, je fais du yoga, de la natation, du flamenco, je suis un atelier d’écriture,  etc. Je m’occupe en attendant de trouver .. ». Et lui: « Ouais, ouais, tu peux me donner le numéro de téléphone de X? » Même pas:  » Bah, tu cherches en quoi? ou « Ah oui, ça peut être un moyen de créer le réseau! » ou « Putain, oui! Mais tu vas y arriver! » Quel con ce con!!!   

« J’adore » tous ces gens qui me regardent de haut quand je suis dans la merde, tous ces gens qui m’envoient des mots qui m’agace. Je ne me pose pas en victime, c’est juste qu’il faut pas me casser les co*illes car je ne vis pas la meilleure période de ma vie, ça arrive à tout le monde!

Ma co*ille, tu sais que le fait que je suis au chômage (pour la 1ère fois de ma vie) ça me bouffe comme pas possible? J’ai honte pour moi! J’ai honte de prendre ton argent, mon con, même si c’est un droit! Et parfois, même ces 23 degrés toulousains ne me font pas rigoler…

Ça fait 6 ans que je suis en France, j’ai une formation de journaliste avec plus de 10 ans d’expérience en Roumanie, et un master professionnel en communication web sur Paris. J’ai renoncé faire du journalisme car j’ai voulu m’orienter vers la communication web et j’ai imaginé que trouver du boulot avec toute mon expérience sera trooop facile!!! Beh oui, choisir les trucs les plus… difficiles (voir, plus cons) c’est mon truc LoL 🙂 Et nooooon, je ne regrette absolument rien, car j’ai appris beaucoup de choses, j’ai vécu beaucoup d’expériences: au début j’ai été conseillère de vente dans les boutiques de luxe, après conseillère en communication, chargée de recrutement, etc… on trouve des alternatives, on (se) découvre. Et dans ces 6 années, ça m’a pas trop arrivé qu’un « ami » français me file un contact valable, il ne m’a jamais dit « j’ai entendu que X embauche ». A chaque fois c’était par mes propres forces (ou par des amis étrangers). Et j’en suis très fière! Alors, tous ces cons qui me prennent du haut, je les em*erde! Et grave!

Trouver un poste de chargée de recrutement ou communication sur Toulouse est (presque) une mission impossible. Je n’imaginais pas que ça allait être si emmerdant, et je n’imaginais pas que le fameux RÉSEAU était si important ici, je n’imaginais pas que les cercles étaient si fermés (maintenant je comprends pourquoi ils sont tous en terrasse –  pour faire leur réseau LoL).Il faut tisser des liens (encore), et ça prend du temps (encore), et moi et la patience (surtout quand je ne me sens pas très bien dans ma peau)… it’s complicated. Et tu perds un peu la confiance et tu la regagnes, et la perds encore et tu la regagnes… et tu deviens plus forte! Mais les choses vont se mettre en ordre, d’une manière ou d’une autre! Dans un premier temps, pour ma santé mentale, je vais éliminer les cons qui me demandent pour la Xeme fois dans ces derniers 6 mois « Beh alors, tu bosses un peu? « , ceux qui veulent être drôle avec « Si tu veux un CDI, tiens –  je te donne un CD et tu vas rajouter le « I » » et ceux qui demandent mon CV (à chaque fois qu’on se voit) pour être polis. 

Et GiedRé a un message que pour toi, mon con!

Oh, putaaaain, comme ça fait du bien…

Faire du vélo avec style «made in Roumanie»

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Être dans le sud-ouest de la France et ne pas savoir faire du vélo c’est quand même con, n’est ce pas? C’est comme si tu allais dans une boulangerie à Toulouse et que tu demandais un pain au chocolat à la place d’une chocolatine – c’est con. Et malpoli!

Moi je ne peux pas dire que je suis une accro du vélo car je ne me suis remise sur deux roues qu’il y a quelque temps, chose que je n’avais pas faite depuis 20 ans. Je ne m’aventure pas encore dans la ville, mais ça va venir dès que je vaincrai ma peur des voitures 🙂

Mais pour vous, les accros aux vélos, j’ai découvert de très jolis accessoires «made in Roumanie» qui peuvent vous rendre le voyage sur deux roues encore plus beau !

Pink Zipper est une marque toute neuve d’accessoires&vêtements pour les femmes qui aiment rouler en vélo.

Pink Zipper est Corina Nitescu, une jeune Roumaine qui vit à Bucarest, très active sur les deux roues (et pas que) que je suis depuis assez longtemps sur les réseaux sociaux. Et elle travaille en ce moment «avec enthousiasme» pour sa première collection.

Pourquoi «Pink Zipper» ? «Par nécessité! Comme j’utilise le vélo tous les jours, chaque fois j’avais du mal à choisir les robes ou les jupes adaptées à mes voyages urbains. Et voilà – Pink Zipper est sorti l’année dernière!»Corina a décidé de faire elle même les produits Pink Zipper, et pour ça, l’été dernier, elle a été apprentie dans un petit atelier de couture (jusque là, elle n’avait jamais posé ses mains sur une machine à coudre). Chic, utile – ce sont les mots clés Pink Zipper.

Corina est très heureuse car en décembre dernier, peu après le lancement de la marque, une écharpe Pink Zipper a passé les frontières de la Roumanie – elle a été commande depuis Israël (Yeeeeyyy!!!)))

Alors, les Toulousaines retenez bien Pink Zipper, car je suis sure qu’elle réserve encore plein de surprises pour vous (le shop est par ICI ! Moi j’adore trop la jupe Pink Zipper avec les ondes réfléchissantes !!!!

 

 

Turific!handmade est une autre marque «made in Roumanie» conçue il y a 6 ans par un passionné des biclous et du handmade.

Turific!handmade = casquettes et autres accessoires de coton, upcycled, viscose, etc. Bogdan Neagu aka Turific! handmade fait tout tout seul : acquisition de la matière première, concept, réalisation, photos des produits, SEO, RP etc – comme un bon auto-entrepreneur qui se respecte!:)

La Roumanie, Les États Unis de l’Amérique, UK, Canada et la France sont parmi les pays d’où viennent les clients de Turific! Handmade.

Le «master plan»? Bogdan va lancer un business parallèle, toujours autour du vélo, ciblé sur les enfants (2-11 ans). Pas mal, hein?

Si vous êtes à Bucarest et vous voulez voir en live Turific!handmade, Bogdan vous attend (bavarder en Anglais ou en Roumain) dans son atelier ICI. Sinon, ses accessoires peuvent être trouvés aussi dans la boutique Dizainar. Sur le web, les accessoires Turific! Handmade sont dispos sur Etsy! Alors, cyclistes autour du monde, foncez!!!

CRUF – Cruelty Free Studio est une autre marque « made in Roumanie » destinée aux passionné(e)s des vélos, et la spécificité est que tous les produits sont faits avec des matériaux «vegan-cruelty free”.

Et j’adore ces sonnettes de vélo assorties aux boucles d’oreilles ou aux broches !!!

C’est clair qu’avec ces jolis accessoires «made in Roumanie’, la vie sur deux roues est beaucoup plus cool !!!🙂

Crédit photo: Facebook, Pink Zipper, Turiffic!handmade, perso

#CinémaRoumain, LE Festival de Film à voir à Strasbourg

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Il y a quelques jours, je suis tombée sur la page Facebook de ce Festival qui, cette année dure jusqu’au 14 Mars. Il est déjà arrivé à sa 5eme édition!!! Je me suis «réveillée» un peu tard cette année, mais au moins j’ai appris qu’il existe (et vous aussi) et l’année prochain je vais être plus attentive🙂(mieux vaut tard que jamais, hein?).

Pour avoir plus d’infos, j’ai fait appel à Dorel Toderici (un des responsables de la plateforme on-line La Strasbourg , lancé en Mai 2016, et qui cette année fait aussi partie des organisateurs du festival). Le Festival a été initié par ADERS (L’association des étudiants roumains de Strasbourg) et petit à petit, avec le fantasque trio – le cinéma Odyssée de Strasbourg (où sont projetés les films Roumains), le ICR Bruxelles, et bien sur ADERS, ce festival est très attendu chaque année, chaque année avec plus de films et de cinéastes Roumains invités. Dans sa petite, mais fructueuse existence, le Festival est même allé dans les amphithéâtres des Universités de Strasbourg, ou les étudiants ont pu visionner des courts-métrages et discuter, entre autres, avec le jeune réalisateur roumain Andrei Georgescu (lors de l’édition de 2014).

Cette année, pendant Le Festival du Film Roumain à Strasbourg ont été présentés 13 longs métrages et 5 courts métrages et de nombreux invités: la réalisatrice Oana Giurgiu (Aliyah Dada), l’acteur Mircea Diaconu (Filantropica), les réalisateurs Igor et Valentina Cobileanski (Afacerea Est), Bianca Sescu, la réalisatrice d’Annick, avec les acteurs, mais aussi Laura si Dan Ene, les réalisateurs du film d’animation Selkie’s Tide, dont j’ai trooop adoré la bande d’annonce!!!! 

Pourquoi ce festival ? «On veut être les ambassadeurs de notre pays, la Roumanie, montrer ses valeurs en France et dans toute l’Europe», me dit Dorel. Des plans pour les futures éditions? « Que le nombre de films et d’invités s’agrandissent et, pourquoi pas, projeter des films Roumains dans les villes autour et en Allemagne ». Et je vous le souhaite!!!!

Quoi rajouter ? Chapeau bas, les gars ! Un grand Bravo à tous ces gens avec des grands cœurs et un immense amour pour la Roumanie et que leurs rêves deviennent réalité.

Et n’oubliez surtout pas: Il faut bien profiter des derniers jours du festival!!! ↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓

Crédit photo: La Strasbourg, www.festivaldefilm.aders-strasbourg.fr, www.facebook.com/5quinzaine/

Le 8 Mars – La journée de la mère avant tout

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Depuis toujours, pour moi (et pour beaucoup de gens de ma génération), le 8 Mars reste La journée de la mère. Voilà une chose qui me tient à cœur depuis la période communiste et que je souhaite garder sans rien changer, même si je viens d’apprendre que depuis 2010, en Roumanie, La journée de la Mère a été déclarée officiellement le 1er dimanche de Mai. Allô, mes amis Roumains, le saviez-vous ? Bah, pas moi !

Il y a plus de 2 décades, le 8 Mars était pour moi une autre occasion pour offrir des fleurs à ma mère, la journée pour laquelle on se préparait à l’école depuis le mois de février : on confectionnait des cartes postales sur lesquelles on collait les cristaux des boules de Noël écrasées ou des fleurs sèches. Et même des haricots. Et on écrivait des mots d’amour. On n’avait pas beaucoup de moyens, mais une montagne d’inspiration.

Et si je dis que le 8 Mars reste, pour moi, la journée de la mère avant tout, c’est pour l’émotion que je vivais pour cette journée – pour préparer cette petite carte, pour bien écrire les quelques mots ou apprendre la petite poésie, pour trouver les jolis perce-neige pour ma mère. Mais surtout pour l’émoi provoqué. Les petites choses faites de rien pour Une Mère. Je lui fais toujours une carte, mais je l’envoie par la Poste Française et Roumaine qui ne sont pas toujours les meilleurs messagers. Et l’émotion je la ressens à travers le téléphone…. Eh oui, les temps ont changé, mais l’idée est restée:).

Alors, vous faites quoi pour votre maman pour le 8 Mars ?

Crédit photo: Pinterest

La patience et le balaie

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pa-patienceJ’avais 5-6 ans, j’étais chez ma grand-mère qui m’a élevée et avec qui j’étais très proche. Chez elle, ma principale occupation était le jeu. Là-bas c’était mon cocon, mon paradis. Un jour, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, j’ai attrapé un balaie et j’ai commencé à… balayer. Je venais de commettre un sacrilège, ma grand-mère est venue me l’arracher des mains et elle m’a dit: « Tu vas avoir toute la vie devant toi pour balayer. Profite de ton enfance, ne grandis pas si vite, sois patiente, y a un temps pour tout! »

Depuis toujours, moi et la patience, on ne fait pas bon ménage. Mais je me soigne… En fait, je sens (et les gens autour de moi) une amélioration dans « notre relation »

Il y a eu une période où je voulais que les choses se passent très vite – à 1000km/h. Non, à la vitesse de la lumière. NOOON, à la vitesse supraluminique !!  Je voulais que les choses se passent maintenant, en ce moment et pas une nanoseconde plus tard! Et que tout soit parfait! Plus que parfait! A la vitesse supraluminique et TOUT DE SUITE, bien sur! Dans l’amour, à l’école, dans les relations avec les autres, dans la vie professionnelle, etc. Et OUI, Tout de Suite c’est n’est pas possible! Et tout cas, pas pour moi! Car il y a des étapes (maintenant je comprends mieux)!

Longtemps j’ai eu la rage envers moi, envers l’univers qui était contre moi, qui ne voulait pas que les choses m’arrivent/se passent en claquant des doigts.  J’ai eu la raaaaaaaaage, je criiiiiiiais: »Pourquoi paaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas? »

J’ai lu quelque part que la patience est un don. Moi je crois qu’ »avoir de la patience » peut venir de l’auto éducation, qui elle aussi peut venir avec le temps. Et ça dépend de chacun, car on n’a pas tous le même rythme.

Moi j’ai toujours été dans une sorte de « décalage » par rapport aux autres. Je n’ai jamais fait les choses comme « tout le monde », je n’ai (presque) jamais fait les choses quand il « fallait »- tout le temps cela a été plus tard: l’amour, le bon job, le master, etc. Et longtemps j’ai vécu ce retard comme un handicap. Mais après, avec l’expérience, quand on apprend à se remettre en question, on se rend compte- oh putaaaain -« ce décalage » est arrivé au bon moment, quand j’en avais vraiment besoin, j’étais prête, pas quand (juste) je le voulais... Ah oui, en vieillissant on se rend compte de pleins choses, mais ça ne veut pas dire qu’on est moins cons  LOL

Il y a aussi une histoire d’intuition – depuis quelques temps je l’écoute plus qu’avant. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis plus impulsive. Ça veut dire que je suis plus vieille, que je commence à comprendre qu’il y a un temps pour la rage et les cris, mais qu’il y a aussi un temps pour l’amour, « the job of the job », ou les escarpins Godiva de chez »Sergio Rossi » (leur temps va venir, je le sens) LOL. J’ai appris que l’attente rend les choses plus intéressantes (et surtout plus valorisantes, gratifiantes) et je sais que je vais les apprécier encore plus… ces Godiva  (noires, taille 39). Je les aurai, je les aurai un jour!!! C’est « juste » un travail avec soi-même, le plus dur travail du monde…

Et tout ça pour te dire …Grand-mère,  le temps du balaie est arrivé. Et j’avoue, ce n’est pas si génial…Mais avec un peu de musique, ça passe 🙂

Crédit photo: perso

Roumanie… mon amour

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Chez mon oncle IonIl y a 8-9 ans environ, je me suis décidée à quitter la Roumanie. Trop d’injustices qui me rendaient furax (je suis une personne révoltée depuis ma naissance), en tant que journaliste c’était vraiment la merde. Après quelques passages dans la presse politique, sociale etc, dernièrement je travaillais pour un magazine web pour les femmes qui était devenu en seulement quelques mois une espèce… « d’agence de presse de Kim Kardashian », avec  X « articles » par jour sur des futilités qu’on oublie en 3 secondes, avec des boss qui nous faisaient comprendre qu’ils pouvaient nous dégager du jour au lendemain, car notre boulot aurait pu être fait par n’importe qui… Des leaders qui savent motiver quoi… Et croyez moi, écrire X articles par jour, tous les jours, sur des bombasses genre Kim Kardashian n’est pas si simple, t’as besoin de beaucoup d’imagination, de calme, de tact, de l’intelligence, des connaissances en chirurgie esthétique, un esprit d’investigation, de la rigueur, du « je-m’en-foutisme »  L.O.L… Bref, il y avait, dans ma vie, le vide profond –  je n’arrivais plus à voir l’avenir.

A la fin de l’été 2008, je suis partie à Berlin. Quelques jours, peut-être une semaine. Après plus de 10 ans, je sortais de la Roumanie, et là, j’ai eu le déclic –  il faut que je parte de la Roumanie, voir ailleurs, ouvrir mon horizon, faire un master quelque part, ne plus lutter avec le vent, faire autre chose, chercher ailleurs ce qui me manque le plus –  Le Respect.

Arrivée en Roumanie, la décision est prise- je me barre. Tout court! Il le faut! Je ne veux pas arriver au point d’HAÏR le plus beau métier du monde à mes yeux, celui de journaliste. Je n’avais rien derrière ma tête, rien de clair, l’idée c’était de faire un master ailleurs, partir, faire des choses qui me rendent heureuse, aider les gens, me reconvertir dans un autre métier, mais un qui me fait sentir utile. Je postule pour des masters en Ecosse et un peu partout, je passe des examens pour avoir le certificat de langue anglais, je cherche encore des masters, j’envoie de dossiers, j’avais l’impression de m’étouffer entre le boulot avec les grosses enquêtes sur les fesses et les pellicules du clan Kardashian, le manque de perspectives, le fait de me sentir inutile, dans un piège…  J’avais besoin de respirer autre chose. A ce moment j’ai réalisé que si tu veux quelque chose très fort et tu bosses dur, il y a une grooooosse possibilité que cette chose-là puisse t’arriver. J’ai été acceptée pour un master en tourisme à Glasgow, mais le hasard de l’amour a fait que je suis arrivée finalement à Paris (être bourrée à Vama Veche peut te faire changer d’avis LOL) Où j’ai fait mon master, un autre en communication web. Où j’ai vécu, pendant 5 ans, des challenges comme je n’ai pas eu en 30 ans. Partir je pense que c’était la meilleur décision de ma vie! Jusqu’à ce moment 🙂

J’avais 9 ans quand a eu lieu la Révolution, quand Ceausescu est tombé (et a été tué), mais je me souviens bien les queues pour acheter de la viande, du lait, je me souviens les cartes pour acheter du pain, les défilés sur le stade de Piatra Neamt pour flatter Ceausescu  –  je les vivais comme n’importe quel enfant de 5-6 ans. J’ai vu des bananes pour la première fois de ma vie à 10 ans –  mamie les avait mises sur l’armoire pour mûrir, on les avait oubliées et on les a mangées toutes noires. L’odeur d’orange me fait pensait à Noel, même si le mange le 14 Juillet….

Je me souviens « des groupies » de Ion Iliescu, Petre Roman à Piatra Neamt (du parti FSN – parti au pouvoir après la révolution de ‘89), on avait des affiches avec eux à la maison… Oui, ils étaient plus souriants et plus jeunes que Ceausescu…. J’avais 10-11 ans, j’étais nulle en politique, comme en mathématique. Comme je le suis toujours, d’ailleurs… Mais je connais le manque de RESPECT, je connais le mépris, la frustration de ne pas pouvoir avancer, la manipulation, les abus  –  et ce sont des choses que je ne peux pas/plus tolérer.

Bref, même si « je me suis échappée », je suis partie d’un pays/un job qui ne me correspondait plus, même si je suis partie car je ne me sentais plus respectée, je suis toujours avec une oreille en Roumanie, je vois ce qui se passe, et ça me fait mal. Je ne me bats jamais la poitrine avec la paume de la main pour dire : « Je suis Roumaine !!! », je ne  cache pas que je suis Roumaine, mais ce que se passe en Roumanie depuis quelques temps me fait encore plus mal.

Je ne me déclare pas une patriote, une nationaliste, mais je me sens attachée à La Roumanie pour la vie. Et je le vis bien, ce n’est pas avec frustration que je le dis. Ils disent – « on ne peut pas choisir ses parents, sa famille », c’est la vie. Tout le monde a une croix à porter tout sa vie, et on est tous des masochiste plus au moins… 🙂

La Roumanie ne me manque pas trop, mais me fait BEAUCOUP de plaisir quand je viens la visiter tous les ans, respirer l’air de sa campagne, voir mes amis, mes parents. Et je meurs peu à peu de l’intérieur quand je vois de l’injustice, je meurs quand il y a le manque de respect, et je meurs encore plus quand quelqu’un me prend pour une conne/imbécile/pigeon ou quand quelqu’un me prend de haut…  Et toutes ces choses là je les ai senties en Roumanie pendant plus de 10 ans, et il y a des gens qui les vivent là-bas depuis 27 ans (voir plus), y compris mes parents, mes amis, ma grand-mère…

Je reste une optimiste (je le suis depuis que je suis venue en France …c’est bizarre, non? LOL), même si je vois que, dans ce monde actuel, l’échelle de valeurs est renversée (pour ne pas dire « dans une MERDE profonde ») et je passe mes jours à me demander, comme le monsieur moustachu, Francis Cabrel – « Est-ce que ce monde est sérieux ? »